Envisager la Cité de La Castellane à Marseille telle une insula romaine, une « île urbaine ». L’implantation de Castellane dans les quartiers nord de Marseille et son architecture à l’image d’une citadelle imprenable participent de cette insularité urbaine. A l’origine, son projet utopique consistait à recréer des cœurs villageois à la périphérie des quartiers du centre ville, mettant à disposition des habitants, commerces, services, écoles. Si l’isolement social des habitants de la Cité est l’expression de cette métaphore géographique, peut-on comparer le tempérament paradoxal de la Castellane à celui d’une île entourée d’eau ? Avec ses cinq points d’entrée et de sortie, la cité de la Castellane est un village dans lequel tout le monde se connaît. L’attachement des habitants à leur cité peut être considéré comme une des réussites principales du projet urbain des années 70’. L’ostracisme dont souffrent ces derniers, la solidarité, la méfiance face à l’étranger de Castellane, le refus de l’autorité et des lois régaliennes sont autant de paradoxes qui participent à un sentiment fort d’appartenance à la cité. Pour aborder cet insula, telle une île au milieu de la tempête, prudence et lenteur.

Ce projet fait l’objet d’un site dédié mis en ligne récemment : INSULAE